Le 31/03/2014
Sauf si sa concentration en plomb est extrême, bue occasionnellement une eau dépassant les normes est sans conséquences. A contrario, une consommation couvrant une longue durée peut constituer un réel danger sanitaire, notamment pour les enfants pour lesquels la présence plomb dans leau du robinet peut être à lorigine de retards de développement. Or, le plomb fut largement utilisé pour les canalisations des immeubles dhabitation construits avant 1950. On peut considérer que dans un immeuble édifié après 1960, la probabilité de canalisations en plomb est quasi-inexistante.
En 1998, après que 85 000 enfants français aient été intoxiqués, Bruxelles donnait un délai de quinze ans à la France pour quelle procède au changement de ses vieilles canalisation deau potable en plomb qui équipent les logements construits avant 1949. La date butoir tombait donc le 25 décembre dernier Or daprès lAssociation de Défense des Consommateurs et Usagers (CLCV), 5 millions de logements nauraient pas procédé au remplacement de leurs canalisations en plomb, Paris en compterait plus de 800 000 dans ce cas. Selon la CLCV « à ce jour, il est impossible de connaître le taux de conformité mais les remontées de terrain et les avis dexperts tendent à montrer que la majorité des copropriétés nont pas effectué les travaux ». Pour lusager, lobligation légale concerne léventuelle présence de plomb dans leau du robinet mais pas dans les canalisations. Lanalyse peut être réalisée à la demande du propriétaire ou du syndicat des copropriétaires par un laboratoire agréé par le ministère de la Santé ou accrédité par le COFRAC. Dans un immeuble, prévoyez un montant de 300 à 500 euros. Le seuil réglementaire imposé par Bruxelles ne doit pas dépasser 10 microgrammes par litre deau, suivant ainsi les recommandations de lOrganisation Mondiale de la Santé.
Aujourdhui, les pouvoirs publics semblent disposer de peu de moyens pour contrôler et sanctionner les contrevenants et la date limite est derrière nous ! Cette situation de fait ajoutée aux sommes importantes en jeu pour une mise en conformité conduisent la CLCV à demander au gouvernement un report dapplication pour une durée de trois ans. Lassociation demande également des aides financières qui pourraient provenir des agences de leau et de lAgence nationale de lhabitat (Anah) pour ces travaux quelle estime dun montant de 2 250 euros en moyenne par logement.
Cette absence de conformité pourrait avoir des conséquences juridiques : litiges entre bailleurs et locataires pour non-conformité de la chose louée ou, dans le cadre dune vente, recours sur le fondement du vice caché. Même si cela ne peut remettre en cause la validité du bail, le locataire est en droit dexiger de son propriétaire la réalisation de travaux de mise en conformité des tuyaux qui lui appartiennent Affaire à suivre, donc !