Le 08/01/2025
Le confort acoustique est un critère important dans l’achat ou la location d’un bien. Dans ce domaine, il n’existe qu’un diagnostic immobilier : l’état des nuisances sonores aériennes (ENSA). L’ENSA est obligatoire lors de transactions immobilières portant sur des biens immobiliers bâtis ou non bâtis situés dans le périmètre d’un plan d’exposition au bruit (PEB) des aéroports. En effet, cette situation géographique les expose à une nuisance sonore plus ou moins prononcée provoquée par le bruit des avions. Cette information est-elle suffisante pour statuer sur le niveau de confort sonore d’un bien ? Une étude réalisée par Ipsos pour le compte de Rockwool, dont les résultats sont parus récemment, démontre manifestement que les bruits émanant des aéroports sont loin d’être les seuls perturbateurs de la tranquillité des occupants d’un logement.
Dans le cadre de l’obligation d’information des acquéreurs et des locataires, le confort acoustique est manifestement négligé. En effet, l’ENSA ne communique que sur l’intensité sonore des bruits des avions, et le dossier de diagnostic technique des ventes et des locations fait abstraction de toutes les autres nuisances sonores, alors qu’elles sont multiples. Une étude Rockwool-Ipsos révèle que 78 % des Français sont exposés à de nombreux bruits au sein de leur logement, avec des conséquences importantes sur leur qualité de vie. Parmi ces nuisances, les bruits émanant de la circulation occupent la première place, suivis par ceux du voisinage immédiat. À ces bruits extérieurs s’ajoutent aussi ceux émanant de l’intérieur du logement, du fait de l’insuffisance d’isolation phonique entre chaque pièce. Dans tous les cas, quelle que soit l’origine des bruits entendus au sein des logements, les habitants d’appartements sont les plus touchés : 39 % disent avoir un sommeil perturbé et 36 % ne peuvent profiter sereinement de leurs loisirs. Qui plus est, les répercussions des nuisances sonores sur la santé sont sérieuses et multiples. Elles créent du stress, de l’énervement, des troubles du sommeil, de l’anxiété, voire des problèmes cardiovasculaires et métaboliques.
Même si l’état des nuisances sonores aériennes ne porte que sur des bruits extérieurs spécifiques, ce formulaire introduit un critère important dans le choix d’un lieu de vie : le besoin de vivre dans un espace paisible et préservé de toute nuisance sonore. De ce fait, l’ENSA est un formulaire qui sensibilise à l’isolation phonique, et incite à se lancer dans ce type de travaux. Les logements comportant ce diagnostic peuvent être éligibles sous conditions à une aide financière particulière aux travaux d’insonorisation, accordée par l’exploitant de l’aéroport. Douze aéroports situés en France métropolitaine offrent cette possibilité.
Par ailleurs, en règle générale, comme le fait remarquer l’étude, peu de Français améliorent le confort acoustique de leur bien ou s’apprêtent à le faire, sans doute en raison du coût des travaux d’insonorisation. Or, l’isolation phonique fait aussi partie des travaux qui peuvent être financés par le dispositif d’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, si elle est combinée à une isolation thermique. L’étude dévoile que six Français sur dix ignorent qu’il existe des aides financières pour insonoriser son logement.
